Les marqueurs rénaux chez le chien et le chat

Introduction
Avec l’évolution constante des connaissances en médecine vétérinaire, la compréhension des maladies rénales s’est considérablement affinée. De nouveaux biomarqueurs sont aujourd’hui à la disposition des vétérinaires, chacun apportant un éclairage particulier : certains indiquent une lésion, d’autres renseignent sur la fonction rénale, et tous diffèrent par leur sensibilité et leur spécificité. Cependant, cette diversité, aussi précieuse soit-elle, peut parfois rendre leur utilisation complexe. Comment choisir le bon marqueur ? À quel moment l’utiliser ? Quelle est sa véritable valeur diagnostique ?
Description
Parmi les marqueurs les plus récents, le FGF-23 (Fibroblast Growth Factor 23), en particulier chez le chat, se révèle prometteur pour détecter précocement les déséquilibres phosphocalciques. De même, la cystatine B, un autre marqueur émergent, gagne en reconnaissance pour son intérêt dans la détection des lésions rénales subcliniques.
La classification IRIS, en fournissant un cadre structuré de stadification, permet aux cliniciens de contextualiser les données issues des différents biomarqueurs, d’évaluer la sévérité de la maladie, sa progression probable, et surtout d’orienter les choix thérapeutiques. Ce système favorise une approche intégrative, dans laquelle les biomarqueurs sont interprétés à la lumière d’un ensemble cohérent d’informations cliniques et biologiques, plutôt que comme des éléments isolés.
Il est donc fondamental de garder à l’esprit qu’un biomarqueur représente une pièce d’un puzzle plus large. Son interprétation doit impérativement s’inscrire dans une lecture globale du patient : historique médical (anamnèse), signes cliniques observés, commémoratifs, résultats des analyses sanguines et urinaires, imagerie éventuelle, etc. Ce n’est qu’en confrontant toutes ces données qu’un diagnostic fiable et une prise en charge adaptée peuvent être envisagés.
Ainsi, l’intégration judicieuse des biomarqueurs rénaux, sans les surinterpréter, constitue un atout majeur pour une médecine vétérinaire plus préventive, plus précise et plus individualisée.
Cas clinique rédigé par le DMV VEYSSIERE Manon – Responsable formation et communication scientifique chez IDEXX